Psychanalyse, TCC, gestalt, EMDR…  je n’y comprends rien !

Analyse freudienne ou jungienne, thérapie cognitivo-comportementale, travail psychocorporel, systémique, PNL, brainspotting, intégration du cycle de vie… Au secours ! Pour beaucoup, il est difficile de s’y retrouver dans le maquis des psys… Or il est important de bien comprendre les différences, car en fonction de votre besoin, vous n’aurez pas les mêmes interlocuteurs.

Psychanalyste ou pas ?

Sigmund Freud est à l’origine de la naissance de la psychothérapie. La fascination qu’exerce ce grand chercheur est encore immense en France, où la psychanalyse est toujours enseignée à l’Université, alors qu’elle est cruellement rejetée dans d’autres pays, comme les Etats-Unis.
Les psychanalystes se sont déchirés dès la naissance de leur discipline. Les principaux courants aujourd’hui sont les freudiens, les lacaniens, les kleiniens et les jungiens. Chacun insiste sur ses sujets favoris, extrêmement résumés ici :

Sigmund Freud (1856 – 1939)
Structure de base de la personnalité : Ca, Moi et Surmoi
Étapes du développement psycho-moteur : stade oral, stade anal, stade phallique

Carl Gustav Jung (1875 – 1961)
l’ego, la persona, le soi et l’ombre
l’inconscient collectif
le processus d’individuation

Jacques Lacan (1901 – 1981)
L’inconscient et le langage
Le stade du miroir

Mélanie Klein (1882 – 1960)
Les relations d’objet
Le Moi précoce
L’angoisse, la culpabilité, le Surmoi
L’inhibition

De nombreux psychanalistes moins connus ont fait progresser la compréhension de la formation de la personnalité lors de l’enfance, et tenté d’accompagner la souffrance. En voici quelques-uns :

Donald Winnicott (1896 – 1971)
La relation mère-enfant
La capacité du bébé à être seul
L’objet transitionnel (le doudou !)
Les techniques de soins : holding, handling…

Anna Freud (la fille de…) (1895 – 1982)
L’enfant face à l’alimentation
L’enfant face à la propreté
L’enfant face au jeu

Françoise Dolto (1908 – 1988)
Le dialogue avec les nourrissons
La cause des enfants
L’éducation des parents

John Bowlby (1907-1990)
Les comportements d’attachement
Le caregiving

Carl Ransom Rogers (1902-1987)
L’empathie, la congruence, la considération positive inconditionnelle comme clés de toute psychothérapie

et bien sur Fritz Perls (1893 – 1970), l’inventeur de la Gestalt, qui s’oppose à la psychanalyse sur quelques points essentiels, tout en reconnaissant son importance fondamentale, notamment les apports de Freud, Reich et Rank. Il y ajoute les influences de

– La Gestalt-théorie : psychologie de la Forme

– Le Zen : importance de l’ici et maintenant

– La phénoménologie : Husserl (description des choses sans les interpréter).

– L’holisme : nous sommes plus que la somme de toutes nos parties

– L’existentialisme : l’homme face à des contrainte difficiles à supporter, dont la finitude

– L’humanisme : l’humain au centre

Les psychothérapies d’aujourd’hui s’inspirent de toutes ces recherches, en mélangeant parfois les approches et en les complétant avec des outils. Citons par exemple

  • les thérapies psychocorporelles
  • les thérapies systémiques
  • les thérapies inspirées de la PNL (programmation neuro-linguistique)
  • l’EMDR

En tendance, la référence à la psychanalyse diminue. Certains courants de la psychothérapie préfèrent se rattacher aux neurosciences.

Les thérapies cognitivo-comportementale occupent une place à part, car elles sont normées (un seul symptome traité à la fois, généralement 10 séances maximum, évaluations systématiques de d’évolution, etc.) et correspondent le mieux aux critères d’évaluation demandés par les institutions, par les médecins psychiatres et aussi la sécurité sociale, qui les rembourse parfois.

Face à cette profusion de chapelles, il est important de rester serein. Pour celui qui veut faire une psychothérapie, il y a quelques éléments simples à considérer :

  • La théorie est l’affaire du praticien. Il en a besoin pour s’orienter dans son travail, mais elle n’est pas forcément importante pour le client.
  • Le principal est de se sentir accueilli dans sa singularité. Si vous sentez qu’un thérapeute veut vous faire entrer dans une case, fuyez !
  • Un bon thérapeute est d’abord un professionnel responsable, c’est à dire qu’il est prêt à se remettre en question. Il doit donc être régulièrement supervisé par un pair, et appartenir à une organisation professionnelle qui réfléchit à la déontologie de la pratique et qui propose un role de tiers en cas de difficulté.

Pour le reste, faites confiance à votre feeling !